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" SI JE SUIS UN SOT, ON ME TOLERE ; SI J'AI RAISON, ON M'INJURIE. " Goethe.

lundi 29 novembre 2010

Quelques chiffres au sujets des habitants de Saint-Pierre Quiberon


Que peut-on déduire de ces chiffres qui ne sont bien évidement que des moyennes ?  ( Source )
- Les Saint-Pierrois se situent dans le premier tiers des revenus des 36 717 communes françaises ( Découvrir la 1 ère commune de ce classement )
- Comme sa voisine Quiberon ( 53 % ), et à l'inverse de Plouharnel ( 38 % ) les retraités sont majoritaires dans la commune.
- Les Saints-Pierrois disposent de revenus " dans la moyenne " par rapport aux revenus des communes limitrophes.
- Le revenu par foyer et par habitant est nettement plus élevé chez les retraités que chez les actifs. Il est d'ailleurs probable que l'écart réel soit plus important encore dans la mesure où les retraités sont, dans une proportion plus importante que les actifs, propriétaires de leur résidence ( sans emprunt en cours ).

Quels enseignements déduire de cette photo de 2010 ?
Qu'en ne changeant rien, doucement, inexorablement, notre commune devriendra, et toute la presqu'île avec, une vaste maison de retraite. Mais une maison de retraite, par défaut, sans réels atouts, une maison de retraite dans laquelle les plus aisés vivront à mi-temps, fuyant les rigueurs et la monotonie de l'hiver pour des communes mieux équipées, mieux structurées.
Qu'en ne changeant rien, lles emplois de proximité deviendront de moins en moins gratifiants et rémunérateurs pour ceux qui les occuperont.

Alors ?

11 commentaires:

Padrig a dit…

"Cliché" Statistique fort intéressant et pertinent qui serait à compléter et puis à corréler avec des tableaux historiques, et avec des tableaux sur les strates socio-professionnelles.

Il serait intéressant de connaitre aussi l'évolution des populations socio-professionnelles depuis une centaine d'années pour affiner l'impact du déclin du maritime, de la montée du tourisme, et du glissement vers la "maison de retraite globale".

C'est à rapprocher aussi des rubriques "naissances, baptêmes, décès " du bulletin paroissial, ou de la rubrique des "dernières affectations" des journaux locaux...

On "sent" dans ce cliché quelque chose de terrible en fin de compte!... Quiberon est-elle une terre qui "meurt"? Quel avenir? Est-ce le reflet de quelque chose de plus global au niveau national?

Votre article interpelle!.. Et quelle réponse donner au niveau "politique"?

Ici Radio Kerhostin a dit…

Vous avez raison. Il conviendrait de passer de "la photo" à la mise en perspective avec d'autres statistiques telles que celles que vous proposez.

Les réponses, sous réserve d'inventaire pourraient être de deux types.

1/ laisser faire et accompagner au mieux et au plus près. Transformant ainsi la faiblesse en opportunité. Budgétairement moins gourmant mais conceptuellement étriqué.

2/ lutter contre le courant. Imaginer un nouveau projet et les politiques de moyens y afférent. Exigent, financièrement lourd mais plus exaltant...pour tous...

Actuellement, dans les deux cas, nous sommes bien, bien loin du compte...A Quiberon comme à SPQ.

Padrig a dit…

Oui!
La première option politique, c'est celle du "rat crevé au fil de l'eau"... Pas satifaisante du tout. C'est un peu celle que nous vivons. Comment en est-on arrivé là?

la seconde option est certainement plus exigeante; Plus porteuse d'avenir. Cette solution est-elle du domaine du "politicien": non, bien sur! Cela relève du "politique" , c'est certain! Mais a -t-on cela sous la main? Pour nous, je ne pense pas, car notre avenir est maintenant derrière nous! Mais parmi nos jeunes? et surtout parmi ceux qui exercent leurs talents hors de Quiberon (*) que doit se trouver une solution.

* quand je pense "Quiberon", je pense à l'entité géographique et historique. Pas à aux entités telles que "vues" actuellement. C'est scission est pour moi un concept périmé et peu porteur d'avenir. cf. :
http://castero.free.fr/spip.php?article119

Ici Radio Kerhostin a dit…

Une première sur ICK : un message retravaillé, car de mon point de vue, non publiable tel quel.

Prose :

Merci au Sieur XXXXXXX de rappeler ce que je répète depuis mon arrivée en 2004 à Saint Pierre ! L'absence de projet économique sérieux (la Thalasso en 1960, la consolidation de la Belle-Iloise dans les années 1990) ne peut qu'entrainer un "déclin" en pente douce de la presqu'île. A Pluvigner on a su passer le relais à un management américain, ici on a filé aux japonais "Le Roux, qui ont construit une usine sur la "terre" !
Depuis 6 ans la presqu'île est devenue "terre d'exil" pour les jeunes et actifs... avec les conséquences désastreuses sur le plan des finances locales.
Un "budget" annuel de 2 millions d'euros à SQP, c'est une PME de 10 personnes !
Il XXXXX XXXXX nos élus !

Ici Radio Kerhostin a dit…

Au Sieur Anonyme, prophète en tous pays,

Nous sommes probablement d’accord sur les constats. D’ailleurs qui, sauf à le considérer comme partial, pourrait prétendre que notre commune en particulier, la presqu’île en général est un espace économique et social en plein développement ?

En revanche, ce qui nous sépare, durablement, définitivement, c’est vos « solutions » issues de schémas de pensées des années 60.
- Une centrale nucléaire à Penthièvre,
- Une deux fois deux voies Auray Quiberon,
- Un tunnel au tombolo abritant cette route « magique » et résolutoire de tous nos maux ainsi qu’une piste cyclable, un passage piéton… Pour faire de la presqu’île… Une île !
- …
Et ceci n’est qu’un très très court résumé de vos ubuesques projets !
Est-ce bien sérieux ? D’où viendront les financements surtout en cette période de disette financière ? De subventions massives dont vous reprochez l’usage à nos élus actuels ? De nouveaux impôts ?

Quant à des PME dont le CA par employé est de 200 000 euros...

Pierre Saint a dit…

Là encore, nous abordons des questions fondamentales qui concernent tout l'ensemble de notre littoral et tout particulièrement les parties de celui-ci, plus ou moins isolées de l'arrière pays, que sont les îles et les presqu'îles.

Le constat général a été très bien dressé par Yves Lebahy. Sur ce constat, je crois que nous seront tous d'accord. Sur les possibilités de relance des activités primaires, dans ces zones, je suis en revanche plus sceptique, surtout dans le cas de la presqu'île de Quiberon, qui n'est pas vraiment une île, c'est à dire pas assez coupée du continent pour que la relance de certaines activités primaires y soit rentable.

Voici des passages d'un document signé par Yves Lebahy, avec lesquels je suis particulièrement d'accord. Je donnerai ensuite un lien qui permet d'accéder au document entier.


"Depuis 50 ans, les mutations qui s’opèrent sur les littoraux les affectent plus que jamais, transformant inéluctablement leurs sociétés.

La première de ces ruptures, entamée il y a 40 ans sur les littoraux atlantiques européens, se traduit par le passage des activités primaires (agriculture et pêche, souvent associées), militaires et portuaires qui ont longtemps organisé ces espaces, à l’actuelle économie dite de «villégiature ». Ce glissement d’une économie productive vers une économie redistributive est lourd de conséquences. Les territoires littoraux s’en trouvent bousculés : spéculation immobilière, pression de l’habitat, ségrégations sociales et générationnelles, éviction des activités primaires et volonté inverse de sanctuariser, sont le lot de cette mutation et reportent leurs effets à l’intérieur des territoires quand cela s’avère possible.

La surfréquentation estivale, les acquisitions opérées par les continentaux à des fins de villégiature, ont transformé profondément la vie économique de ces îles. Vécue dans un premier temps comme une manne économique, cette mutation sociologique et territoriale se retourne aujourd’hui contre les populations autochtones, incapables de rivaliser avec ces néo résidents en terme de pouvoir d’achat. Les prix du foncier et de l’immobilier s’emballent … La pression est devenue d’autant plus forte que l’offre est inférieure à la demande, que la faiblesse d’espace limite les possibilités de construire…
Ces nouveaux acquéreurs constituent par ailleurs une population sans rapport avec les indigènes : les 2/3 de ces néo résidents sont des cadres supérieurs à fort pouvoir d’achat venus des grandes villes du continent. Ainsi, peu à peu, les îles se transforment en véritables conservatoires pour nantis, évacuant du même coup ce qui fait le sens de toute vie : la mise en valeur d’un territoire.

Algues vertes, planctons toxiques, concentrations de métaux lourds, d’hydrocarbures, de PCB dans les mers bordières résultent avant tout des déséquilibres engendrés par l’homme, remettant en cause la pérennité de ses activités et sa présence en ces lieux : pêcheurs et ostréiculteurs en paient aujourd’hui un lourd tribut.

Composante essentielle du maintien de ces équilibres, la question environnementale constitue un volet majeur de cette manière de vivre sur les littoraux et les îles."

Fin de citation

Voilà, le lien promis. Bonne lecture…

http://www.comitedespeches-guilvinec.fr/IMG/pdf/Microsoft_Word__intervention_Y-_Lebahy_journees_mondiales_de_la_peche__Yeu_27_11_10______Yeu.pdf

Pierre saint a dit…

Lien tronqué, en voici la partie finale :

Yeu_27_11_10______Yeu.pdf

Pierre saint a dit…

Pour en revenir à la fusion des communes de la Presqu'île, il est évident qu'elle s'impose.

Voici la petite histoire de la naissance de la commune de Saint Pierre Quiberon, résumée à ma façon, à partir de ce que j'ai retenu de mes lectures de l'excellent Alfred Le Quer.

Tout part d'une affaire de religion et de chemins difficilement praticables.

Jusqu'en 1843, il n'y a qu'une paroisse, celle de Quiberon. C'est donc dans le bourg de Quiberon que se trouvent les registres qui permettent d'inscrire les baptêmes, les mariages etc…

Les habitants de l'autre extrémité de la presqu'île n'apprécient pas d'avoir à emprunter de longs chemins boueux, surtout en hiver, pour se faire inscrire dans les registres tenus par le curé de Quiberon. Or il se trouve que le maire de Quiberon de cette époque est originaire de l'autre extrémité de la presqu'île (l'actuelle commune de Saint Pierre). Il soutient donc la proposition d'établir une seconde paroisse, indépendante de celle de Quiberon. Le conseil municipal ne le suit pas mais comme son fils travaille à la Préfecture, il se sert des relations de celui-ci pour qu'une ordonnance royale datée du 6 octobre 1843 crée la paroisse de Saint Pierre Quiberon, contre l'avis des élus locaux.

Ce maire est évidemment battu aux élections qui suivent mais son fils, qui a gardé ses entrées à la préfecture, organise la revanche. Il obtient effectivement, toujours sur la base d'interventions extérieures, la création de la commune de Saint Pierre Quiberon dont il devient maire en 1868, littéralement plébiscité par la population.

De nos jours, de belles routes goudronnées permettent de se rendre d'un bout à l'autre de la presqu'île, en quelques dizaines de minutes au plus (sauf peut-être entre le 14 juillet et le 15 août où il faut parfois jusqu'à une heure, ce qui n'a quand même rien à voir avec la journée entière que nécessitait jadis un aller retour dans la presqu'île). Faudra-t-il encore une intervention extérieure pour que la Presqu'île soit cette fois-ci réunifiée ?

Pierre Saint a dit…

J'ai oublié d'indiquer ci-dessus la date de la création de la commune de Saint Pierre : 13 juin 1856.

Padrig a dit…

Je connais effectivement l'excellent ouvrage de m. Le Quer, et aussi les différentes analyses de M. Lebahy , géographe éminent de l'Université, très pertinentes sur l'évolution de la Bretagne sud.

Suite aux différentes objections et remarques que j'ai reçues ou entendues concernant la réunification de Quiberon, je suis persuadé que seule une intervention "centrale" est à même de la "décréter".
Cela pourrait prendre par exemple la forme d'un décret en Conseil d'Etat commençant par :

"1.- Le décret du 13juin 1856 est abrogé...

2.- La commune créée prendra le l'appellation de "Quiberon" conformément à sa dénomination géographique

3.- les conseils municipaux de Quiberon et de Saint Pierre Quiberon étant dissous, M. le Préfet du Morbihan prendra les mesures nécessaires pour organiser sous un mois , les élections nécessaires à la désignation d'un Conseil municipal et du maire conformément au code électoral.
etc....

Ici Radio Kerhostin a dit…

Merci de la qualité de vos commentaires.

Je suis d'accord sur le fait que seule une décision "centrale" peut rompre le statut quo.
Aucun élu ne se lancera dans une telle bataille et pour une raison simple ; il y perdrait son mandat.
De même qu'aucune liste ne sera "portée aux affaires" sur cette promesse de campagne.

Je reste en revanche plus optimiste sur l'évolution de la presqu'île. Sous réserve que, reprenant à titre de "micro exemple" un récent commentaire "macro" d'Olivier Todd sur Rue89, sous réserve donc que le niveau de nos "élites / édiles locaux" ( http://www.rue89.com/entretien/2010/11/28/emmanuel-todd-notre-classe-dirigeante-nest-pas-au-niveau-178081 ) progresse de façon très sensible.