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mercredi 27 avril 2011

L'intercommunalité est-elle un leurre ?

Hier au soir, visitant mes sites d’information habituels, je suis tombé sur un article traitant d’un avatar de l’intercommunalité. L’histoire, qui n’a pas attiré l’attention de la presse nationale se passe à Caillac ( Lot ) le 18 avril dernier et il est possible de penser, sans être un grand expert de la question, qu’elle a son pendant dans pas mal de départements de France. Que se passe-t-il donc dans le Lot ?
Les élus de Cahors et des environs, soit une trentaine de communes ont refusé à l’unanimité le « schéma départemental de coopération intercommunale » que leur présentait le préfet derrière lequel se cachait le sénateur-président du conseil général du département. Ce schéma prévoyait de regrouper les structures de coopération intercommunales du département en sept ensembles, parmi lesquels celui de Cahors représentant 60 communes et un bon tiers de la population du département qui compte environ 180 000 personnes.
De tels regroupements, sur le papier, ne manquent pas de sens. Mutualisation et optimisation des personnels, rationalisation des investissements, accroissement des capacités de négociation…etc… Bref, n’ayons pas peur des mots en cette période de disette financière : Faire des économies !
Sauf que, petit bémol… nos gouvernants ( de droite comme de gauche ) ont déjà prouvé, par la création des régions entre-autres qu’au cours des trente dernières années les regroupements dans la sphère publique, aboutissent toujours à une couche bureaucratique supplémentaire et à des frais de structure toujours plus lourds ainsi qu’à qu’une perte en ligne de la vie démocratique..
Ce n’est donc pas une question de gauche et de droite. Les lois s’enchaînent depuis 20 ans, promues tantôt par des ministres de gauche tantôt par des ministres de droite ( Joxe et Chevènement aussi bien que Pasqua et Marleix ) et toutes ont le même but : réaliser au fil des ans une euthanasie administrative et peut être sociale des petites communes au travers de toute une série d’usines à gaz et ceci en usant d’une rhétorique moralisante : la nécessité de coopérer, de ne pas rester en dehors du mouvement général, de sortir de l’esprit de clocher. Comme l’élu local dispose encore de quelques prérogatives ( c'est un " grand électeur " d'où la nécessité de parfois le ménager ) , l’attaque se fait par la bande grâce à la multiplication d’incitations : subventions proportionnelles au degré d’intégration, multiplication de vice-présidences porteuses de juteuses d’indemnités, chantage aux subventions…. Big is beautiful ! Comme disent nos amis américains… Idée fondée sur le concept simpliste que l’efficacité va avec la taille !
Mais par derrière cette vertueuse démarche d’économies supposées, il y a, comme toujours, des intérêts. Pour percevoir lesquels il faut regarder les faits avec lucidité : les intérêts en cause ne sont pas ceux des élus locaux en général mais seulement ceux des N+1 comme on dit dans le secteur privé, à savoir leur strate supérieure : parlementaires, conseillers généraux, exécutifs locaux. Le développement de l’intercommunalité depuis vingt ans ne s’est pas seulement traduit par un accroissement des dépenses et des impôts, mais aussi par un contrôle beaucoup plus étroit exercé par ces « nouveaux barons républicains » sur les petits élus, en premier lieu les maires de communes petites et moyennes dépossédés de presque toutes leurs prérogatives au bénéfice des grands élus et aussi de la technocratie locale.
Point d’exception dans notre belle presqu’île. L’intercommunalité n’est pas la réponse imparable à nos maux. Elle n’est pas nécessairement, dans le contexte politique actuel une réponse aux nécessités d’économies, d’efficacité et d’efficience auxquelles la puissance publique municipale doit faire face, ni la potion magique qui transformera nos villages d’irréductibles gaulois avec leurs défauts mais aussi leur charme en mégapoles du XXII eme siècle. D’ailleurs ceci doit-il être un objectif en soit ?
Quant à la fusion entre Saint-Pierre Quiberon et Quiberon, elle serait fort probablement mortifère pour les quelques commerces qui subsistent encore dans notre centre bourg.
Ce qui dynamisera notre environnement tout en préservant notre cadre de vie et la maitrise de notre futur ce sont des projets ambitieux mais réalistes portés par des élus compétents, rompus aux techniques de gestion moderne…

1 commentaire:

Padrig a dit…

Très intéressant! Cependant, pas la peine d'aller à Cahors!
Ici dans le Morbihan nous vivons le même problème avec la mise en place de strates gérontologiques et l'installation de féodaux. Le corollaire est un éloignement entre le bon peuple et les féodaux qui se traduit « démocratiquement » par une abstention aux élections ...

Les « féodaux » agissent à leur profit par exemple au travers de SEM et autres organismes plus ou moins parasites qui nous "exploitent". Et bien d'autres choses encore. Ces féodaux, une fois en place n'écoutent plus. On ne les voit plus non plus, et ils se foutent de nous. Il n'y a alors aucune raison de les ménager ou de les respecter. Faire du vélo n’est pas en soi une politique !.
Il y a d’évidence une très grande distance entre le "politique" (Louis XIV, les Napoléon, Clemenceau, le Général) et nos "politoccards". Nos caciques locaux ont oublié les fondamentaux de la société occidentale. Par manque de culture peut être? Beaucoup de ces gens là n'ont pas lu les « Grands Auteurs » semble-t-il : il "font la soupe" dans leur coin, en communiquant à l’occasion pour faire de l’enfumage, avant de la servir à leurs maîtres: ceux qui les ont pistonnés!

Nous avons vécu ici des cantonales assez particulières (60% d'abstentions) qui démontrent un manque d'attrait vis à vis de l'action politique. Et ce n'est pas fini! Où est donc passé l'esprit public?