Encore des histoires de couples dans les rangs de l'exécutif. Claude
Bartolone se fait agrafer par l’Express au prétexte, vérifié, qu’il emploie sa
femme comme collaboratrice !
Et le Président de l’Assemblée Nationale de se défendre avec
cet argument : « Véronique travaille avec moi depuis 1998. Manque de
pot, en 2006, nous nous sommes mariés. Je n'allais pas lui dire: je te demande
ta main, mais je vais t'envoyer ta lettre de licenciement ».
Honnêtement, je comprends… L’amour emprunte des détours que
bien peu d’entre-nous sont capables de prévoir.
Là où je suis franchement étonné et gêné, une fois de plus à
cause de la valeur symbolique de cette révélation, c’est la désinvolture avec laquelle le
Président de l’Assemblée Nationale prend la chose.
Aux USA, dès leur idylle nouée, (je ne parle pas là d’un
mariage mais de « rapports inappropriés » entre un employeur et son
employée) il aurait fallu que monsieur éloigna
madame très rapidement de ses activités professionnelles sous peine de voir sa
carrière stoppée voire définitivement brisée.
Je rajoute, circonstances aggravantes, que le couple
Bartolone, une fois la surprise du coup de foudre passé, a disposé d’un délai
de six ans pour faire cesser ce mélange des genres car il y a mélange des genres. Nous ne parlons pas là d'une femme d'artisan ou de commerçant qui aide son mari dans des tâches administratives. Nous parlons ici d'élus qui rémunèrent des conjoints par la grâce du pécule que leur confie la République.
Six ans se sont écoulés depuis que Claude et Véronique ont convolé, six ans pendant lesquels l’idée
même du caractère anormal de cette situation ne les a pas effleurés.
La meilleure défense étant l’attaque, C.Bartolone accuse la
droite d'alimenter une polémique sans intérêt pour « casser ses annonces »
au sujet des réformes qu’il lance à l’Assemblée Nationale. Ce a quoi je
répliquerai ceci : quand on a l’honneur d’être un des personnages les plus
puissants de l’État, on se doit d’être sans reproche.Et là, malheureusement, il y a matière à reproche. La décence aurait voulu que madame changea de job, ce qui, compte tenu de son expérience professionnelle et du carnet d'adresses du couple n'aurait pas posé trop de difficulté... Ou que monsieur mit un terme à sa carrière politique...
CB poursuit remarquant que le nom de son épouse figure dans la
liste de ses collaborateurs depuis déjà trois semaines et déclare : « C'est
moi qui ai voulu la publication dans le journal officiel », assurant qu'il
aurait pu « très bien faire autrement, sans qu'elle soit sur
l'organigramme ». Donc continuer à rester l'employeur sa femme payée sur fonds publics sans
que le bon peuple ne soit au courant… Dont acte !
Pour terminer ce post, je citerai un de mes anciens patrons
américains, poète à ses heures, qui résumait l’attitude que devait avoir tous
les managers de notre groupe sur ce sujet : « Never fuck around
business. Never ».
PS : René Dosières, encore lui, considère que 14 % des élus de l'Assemblée Nationale salarient un proche parent.
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